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Par Michel, le 23.11.2024
comment vas-tu michel ? http://patrici a93.centerblog .net
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merci, petite soeur! j'ai quatre-vingts ans cette année, tu vois comme le temps passe! on se fait traiter de p
Par michel, le 14.11.2024
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Par +veronique+, le 31.10.2024
merci beaucoup, petite soeur véro. je ne vais pas très bien je vais peut-être entrer dans une maison de retrai
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Date de création : 27.01.2012
Dernière mise à jour :
26.07.2024
379 articles
© teston photo
Je présente ici le chapitre II de mon roman:"Le vent dans les cyprès" (Michel Teston) 1978, ISBN 2-9501967-1-3
(Ecoutez et lire aussi la chanson)
CHAPITRE II
premier repas
Lorsque Jean se réveilla le lendemain matin, il était près de dix heures. Il entendait quelqu'un qui parlait dans la cuisine avec la mamet. Il s'habilla rapidement et sans daigner se raser ni faire quoi que ce soit, il entra dans la cuisine campagnarde.
Là, il y avait un drôle de type qui était assis, en train de discuter avec la mamet devant un canon de rouge...
- Mais quand même ! disait-il, depuis quelque temps, on voyait bien qu'il allait pas bien...
Pour ça, répondait la mamet, ça faisait longtemps qu'il avait de la peine à se traîner... Que voulez-vous, il avait de la tension...
- Pourtant, il y a trois ou quatre jours, on discutait encore : on rigolait tous les deux à propos de la Louise qui menait sa chèvre au bouc...
- Bonjour ! dit Jean en entrant.
- Ah ! tu te lèves ? Vous connaissez bien Jean, mon petit-fils ?... C'est le Gustou, notre voisin...
- Ah ! oui ? Eh beh ! sur le coup je l'aurais pas reconnu... Ca fait un bout de temps qu'on s'était pas vu. La dernière fois que je l'ai vu, il était haut comme ça!
- Ah ! bon... fit Jean, il y a un peu de café pour moi ?
- Oui, attends, ne bouge pas, dit la mamet...
Jean regarda de plus près l'individu qui était devant lui, son canon de rouge à la main. Il avait de la peine à le reconnaître, mais c'était bien celui qui travaillait parfois avec son père, il y a une quinzaine d'années. Ce type avait les yeux globuleux, un béret sur la tête qu'il n'avait même pas quitté en entrant ; des habits tout fripés, des pantalons trop larges. Il était gros, tout violacé... L'alcoolique complet, pensa Jean.
- Alors, vous êtes venu pour l'enterrement de votre pauvre père ?
- Oui.
Le silence s'installa pendant que la mamet grattait à ses casseroles dans la cuisine. Jean aurait bien voulu parler avec ce type, mais il ne savait vraiment pas que lui dire... Ce Gustou en question avait quelque chose de touchant et de sympathique, mais aussi d'écœurant : se siffler des canons de rouge, comme ça, le matin, à l'heure du petit déjeuner... Le type se leva, titubant, car il semblait déjà saoûl, puis, serrant la main de Jean, il dit:
- Mes condoléances...
Et il se rassit sur sa chaise, manquant vaciller à nouveau, s'agrippant en quelque sorte à son verre de rouge qu'il vida de quelques gorgées bruyantes rappelant à Jean l'époque où il faisait boire l'âne du papet : il avait remarqué que l'âne faisait beaucoup de bruit avec sa gorge, en buvant ; on aurait dit une pompe, une locomotive ou un moteur à quatre temps...
- Vous en boirez bien un autre ? dit Jean, en remplissant à nouveau le verre du Gustou.
- Juste une goutte, alors, dit l'autre.
Mais il se garda bien de lever son verre bien que Jean lui versât très lentement le vin...
En fait, Jean avait compris. Il se souvenait que son père faisait de même avec le Gustou. C'est ainsi qu'il fallait faire. L'homme était traversé par l'alcool ; il n'en avait plus pour longtemps, mais il avait besoin de sa dose... Pourquoi lui refuser ? Fallait-il redire encore une fois à ce pauvre type qu'il buvait trop, que l'alcool tue lentement, puisque c'était sans doute sa passion, sa seule joie sur terre ?
La mamet revint avec sa casserole pleine de café. Elle présenta à Jean un vieil et immense bol qui devait dater de Mathusalem et dans lequel plusieurs générations avaient dû boire...
- Là ! ça suffit ! dit Jean.
- T'en boiras bien un peu plus ?
- Non, merci.
La mamet dépassa quand même la dose demandée. Question de principe. On fait toujours comme ça, au pays. On y crève de faim, mais les gens se donnent toujours l'illusion d'avoir trop mangé et trop bu.
- Mais quel âge il avait, le père Joseph, dit le Gustou en regardant la mamet, cinquante-sept ou cinquante-huit ? On en discutait justement avec le père Pierre l'autre soir...
- Cinquante-huit dit la mamet, en retenant ses larmes, il était de la classe trente-neuf, du mois de juin...
- Ah ! bon, je croyais qu'il était de la trente-huit, moi.
- Non, non, c'est bien la trente-neuf. Il est de la classe de la Marie des Estables...
- Ah ! il était de la classe de la Marie des Estables, celle qui a dix enfants, là ?
- Oui... C'est bien ça... Vous en boirez bien un autre ? dit la mamet.
Jean qui était absorbé à boire son café s'aperçut alors que le Gustou s'était déjà envoyé au moins deux canons et qu'il s'attaquait au troisième après s'être levé, moitié chancelant, se tenant à sa chaise...
- Bon ! eh bien ! faut y aller, dit-il, il faut que j'aille donner à mes lapins... Allez, au revoir madame Béraud, au revoir monsieur Jean, et merci...
L'homme disparut rapidement de sa démarche zigzagante tandis que Jean finissait son café.
- Mais tu ne manges pas plus ? dit la mamet, attends je vais chercher le lard. Tu prendras bien un peu de lard cru, comme ton père ?
- Non, ça suffit, merci.
Elle trouva son petit-fils un peu bizarre : il en faisait bien des manières, celui-là !
- T'as pas faim ? T'es bien sûr ?
- Mais non ! je t'assure : j'ai pas l'habitude de manger du lard cru le matin. En ville, c'est pas commode... Simplement une tasse de café et un croissant.
- Ah ! bon ! autrement, si tu as faim, il faut le dire...
Jean était agacé. Il trouvait que la mamet était complètement gâteuse, un peu parfois. Il s'était déjà forcé pour boire le café infâme qu'elle lui avait servi : une sorte de piquette à laquelle elle n'en finissait pas de rajouter de l'eau... Le beurre, lui, il était rance, et la tartine de pain, complètement rassis... Il y avait longtemps qu'on ne faisait plus de gros pains ou de grosses tourtes, comme autrefois. La mamet, elle, elle gardait ses flûtes pendant une semaine, comme autrefois avec les gros pains ; seulement, les flûtes ne sont pas des tourtes ni des gros pains, ce qui fait que c'était proprement dégueulasse...
Après avoir déjeuné Jean songea à se raser. Malheureusement la radio venait d'annoncer une grève de l'électricité, et dans ses affaires, il n'avait pas de rasoir à main.
- T'aurais pas un rasoir à lames à me prêter, dis, mamet, avec ces grèves, c'est la pagaille.
- Non ! Il y aurait bien peut-être celui de ton père, mais c'est un rasoir couteau.
- Fais-moi voir ça.
Jean ouvrit la trousse de toilette de son père et toujours la même émotion s'empara de lui. Que faire ? Ne pas se raser ou se raser avec le couteau de son père ? Ces quelques objets qui se trouvaient dans cette trousse lui apparaissaient comme des objets consacrés, intouchables...
" Souvenez-vous mes enfants, que vous ne devez pas toucher l'hostie avec vos dents : c'est un sacrilège, et un sacrilège, ça vaut trois péchés mortels."
Ainsi parlait le curé de la paroisse aux enfants de choeur dont Jean faisait partie, il y avait maintenant une vingtaine d'années...
"Lorsque vous me versez du vin et de l'eau, surtout ne touchez pas le calice avec vos doigts, évitez même de le toucher avec les burettes. Il faut verser comme ceci, voyez ?"
Et le curé leur montrait comment il fallait servir la messe dans les moindres détails...
"Le ciboire et l'ostensoir sont également consacrés. Pour pouvoir les toucher, il faut être prêtre ou s'être fait bénir les mains par l'évêque avec du saint chrême... »
Devant le rasoir et le blaireau de son père, Jean éprouvait cette même crainte, ce même respect.
- Tout ceci est idiot, pensa-t-il, ces notions-là sont dépassées, y compris dans l'Église. Ce qui était un péché mortel ou un sacrilège il y a vingt ans n'est plus aujourd'hui qu'un péché véniel, une peccadille, rien du tout même...
Et Jean se mit à se passer du savon sur le visage, à l'ancienne. Il ne tarda pas à s'apercevoir que c'était tout un art et qu'il se débrouillait très mal. Ce couteau était terriblement difficile et dangereux à manier. Il prit un temps fou pour se raser et se coupa même trois fois : de quoi vous dégoûter à jamais... Certes sa barbe n'était pas aussi dure que celle de son père du temps où il faisait exprès de l'embrasser sans s'être rasé. Jean, alors, n'était qu'un tendre enfant.
- Ça pique, lui disait-il...
Et le petit Jean était stupéfait de sentir cette barbe piquante que seul son père avait : ni sa grand-mère, ni lui, ni les garçons et les filles de son âge n'avaient cette barbe-là... Quelle étrange chose, en vérité !
(à suivre)
© Michel Teston (écrivain auteur éditeur).
Extrait du roman de Michel Teston "Le vent dans les cyprès"
ISBN 9501967-1-3
Ci-dessus une photo emblématique du roman, mise en scène par l'auteur. © Michel Teston.
POST-SCRIPTUM.
J'ai écrit et composé la mélodie de la chanson ci-dessous pour illustrer sonorement mon roman.
Revoir son pays
Refrain
Ah! revoir son pays
Quand on est parti !
Ah! revoir son pays
Et plus courir.
1
Pays de mon enfance
Pays déshérité
Pays de ma souffrance
Pays d’éternité :
Les châtaigniers
Et les cyprès
Le vent, la forêt
Ma bien-aimée
Que j’ai laissée
Comm’ le voulait
Ma destinée.
Refrain
2
Je viens du bout du monde
Voyageant par les mers.
Oui, la terre est bien ronde
On le voit dans les airs
Je t’ai trouvée
Ma destinée
On pourra s’aimer
Adieu la terre
Adieu la mer
Viv’ le pays
Viv’ les amis!
Refrain
3
Pays de douce France
Pays assassiné
Pays de l’espérance
Pays abandonné...
Mais ce coup-ci
Je reste ici
Je veux te garder
Je ne pourrai
Plus t’oublier
Pays d’amour
Et d’amitié...
Dernier refrain
Ah! revoir son pays
Quand on est parti !
Ah! enfin revenir
Et y mourir. (bis).
(Michel Teston écrivain, extrait du livre:"Les Frustrations" ISBN 2-9501967-5-6 )
Julian Renanen a fait les arrangements et l'interprètation ici, je l'en remercie très amicalement. Pour l'écouter, appuyer sur la flèche ci-dessous
Jean Luc l’interprète de façon superbe cette chansonEspérons que je vais être a la hauteur pour l'interpréter a mon tour
Gros bisous Michel et Jean Luc et bravo a tous les deux
http://patricia93.centerblog.net
Très beau texte Michel - à suivrehttp://julianrenan.centerblog.net
c'est une très belle chanson magnifiquement interprétée par Jean-Luc et Patricia (version féminine)bravo à tous !
http://jacquelinelabeyrie33.centerblog.net
Coucou gentil MichelJe viens te souhaiter une bonne journée
Gros bisous
http://patricia93.centerblog.net
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