Infini Teston Michel écrivain poète

                                                     © teston photo

Je ne me souviens plus exactement à quelle époque j'ai écrit ce poème. Était-ce avant mon service militaire de seize mois, ou était-ce juste après ? En tout cas pas pendant, car je n'ai jamais pu écrire dans une chambrée ou en "crapahutant", c'est évident. C'était il y a fort longtemps. Par hasard, à cette époque j'avais rencontré un curé libanais nettement plus âgé que moi par l'intermédiaire d'un ami. Il avait feuilleté mes poèmes, dont celui-ci, en me parlant de Jean de la Croix, le grand poète espagnol que je n'avais pas encore lu à l'époque... Il m'avait dit qu'il aimait bien mon expression : "Tu es la Suffisance, la Suffisance dont tous les insuffisants ont besoin"... Souvenirs, souvenirs... comme disait  déjà Johnny à l'époque.

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                          Infini

Infini
Tout est infini :
Une infinie tendresse
Avec toi, mon amour
Une infinie solitude
Sans toi, ô mon amour.

Que me sert de verser tant de larmes
Pourquoi ces serrements de cœur ?
Jamais tu ne viendras toute seule vers moi !
Je sens que tu existes
Je sais que tu existes
Un jour je t'ai connue
Mais je ne me souviens plus
Me souviens plus
De toi, de ton visage
De toi, ô mon amour.

Tu étais belle, je le sais
Tu étais belle et c'était tout
Mais tu as disparu
Et tu ne viendras plus.
Que te sert mon amour ?
Que t'importe mon cœur ?
Je suis bien trop pitoyable
As-tu besoin de la laideur
Androgyne beauté ?

En des lieux infinis
Tu passes ton chemin
Et tu passes toujours sans te retourner.
Tu es la Suffisance
La Suffisance
Dont tous les insuffisants ont besoin.

Tu ne veux pas de mon amour
Tu n'as rien à gagner avec moi
Tu ne veux d'un miroir
Reflétant une image
Plus laide que toi-même
Tu ne veux d'un amour
Qui te déprécierait
Tu ne pourrais aimer avec pitié
Et je t'inspire la pitié...

Mais pour moi qui ai vu beauté si radieuse
Quel malheur, quel malheur !
De ne voir que laideur
Tout autour de moi.
Quel malheur que de ne plus voir ta beauté
Qui est partie, là-bas, là-bas
Mais de voir la laideur
Partout, toujours !

Alors, une infinie tristesse
Sur moi s'est abattue
Une tristesse aussi profonde
Que ne l'était ton infinie beauté
Ta beauté infinie
Infinie...

© Michel Teston (pseudonyme Michel Tramontane :

"Poèmes méditerranéens" ISBN 2-9501967-0-5)

N.B. Comme promis hier voici mon enregistrement MP3  du poème: "Infini". Bonne écoute (M.T.)