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Date de création : 27.01.2012
Dernière mise à jour : 26.07.2024
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J'ai rencontré un ange 1 teston écrivain

J'ai rencontré un ange 1 teston écrivain

<top>© teston Le Pont d'Arc, en Ardèche, par l'auteur

 

Attention : avant de lire cet article, il vous faut lire d'abord le chapitre :" J'ai rencontré un ange, préliminaires, teston écrivain". (pages 5 à 18 de l'édition originale) :

http://teston.centerblog.net/46-

 

 

En effet, en me relisant, je viens de m'apercevoir que j'avais oublié le chapitre 1 de mon premier

roman : "J'ai rencontré un ange". Cette distraction s'explique par le fait que ce que j'ai intitulé "Préliminaires", est aussi long que le chapitre 1.

Voici donc le chapitre 1  qui manquait. Par conséquent, le lecteur du roman devra lui-même rétablir l'ordre chronologique des premiers chapitres car je les ai publiés de ce fait dans le désordre, et il m'est à présent impossible de faire le reclassement de ce blog.

Pour mieux guider le lecteur j'ai mis aussi, au début et à la fin des morceaux, la pagination initiale du livre.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture de ce premier roman :"J'ai rencontré un ange" (Michel Teston, 1994, ISBN 2-9501967-8-0 

 

(Pages 1 ou 5   à 18 de l'édition originale) =   http://teston.centerblog.net/46-

 

 

 

( Pages 19 à 25 )

  

 

                                         Chapitre  1

 

  

Ainsi donc, cela fait déjà un mois que je suis parti, et je dois dire que je ne me trouve pas mal du tout ici, à Paris. Je suis parti sans rien dire, comme le vagabond qui passe son chemin après avoir demandé l'aumône sans résultat. Ce n'est pas ma famille que je plains : elle, je l'avais avertie, mais c'est Edouard, pauvre Edouard ! Evidemment, ce n'est pas magnanime comme geste, mais souviens-toi, Edouard, c'était de ta faute... uniquement de ta faute !

 

Il faut dire que c'était un drôle de gars, Edouard... Orphelin, il avait été fortement influencé par cette rigueur plus ou moins janséniste des religieux, ses éducateurs. Il n'avait absolument jamais eu l'idée de se révolter... sûrement parce qu'il sentait sa solitude et sa détresse... Il fallait bien qu'il se confiât à quelqu'un. Alors, pour lui, les lois qu'on lui avait dictées étaient irréversibles. Il y avait des règles et des consignes très précises et il les suivait minutieusement, tout sûr qu'il était d'être dans la bonne voie et dans la vérité.

 

Alors, il était allé à l'école jusqu'à vingt ans ou presque. Il avait même envisagé à certain moment de se faire prêtre ; il s'en était d'ailleurs failli de peu, puisqu'il portait déjà la soutane au moment où il pensa que cela ne pouvait pas faire tout de même, puisque ses parents lui avaient laissé un domaine et une maison. Sur ces entrefaites, il fit son service militaire dans les colonies, et c'est même là qu'il attrapa une sale maladie : le paludisme. Mais cela ne l'empêcha pas de revenir dans ses terres et de s'y installer définitivement. A partir de cette époque il fut notre voisin, et c'est à cette époque également que je l'ai connu ; j'avais alors une dizaine d'années.

 

Edouard était seul, terriblement seul, trop seul, et c'est sans doute pour cela qu'il se prit d'affection pour moi. C'était aussi un mystique, un véritable poète qui se promenait grave et fier dans ses terres. Il m'est même arrivé de le voir pleurer pour des riens. Pleurer n'est pas le mot exact, mais pour moi il pleurait vraiment. Il n'aurait pas fait de mal à une mouche... Il avait chez lui un chien et trois chats... Quel drôle de gars !... Ils étaient les seuls à connaître sa vie intime... Edouard était peut-être un saint, mais pourtant je suis sûr qu'il y avait de la passion chez lui, beaucoup de passion... et, derrière ce regard soumis, il y avait une grande puissance de volonté.

 

Mais j'en étais arrivé à le haïr, et sûrement parce que je l'avais aimé. Et puis, non ! si je le haïssais c'est parce qu'il m'empêchait d'être moi-même et qu'il me supprimait ma liberté. Rester avec lui, c'eût été devenir un esclave, un chien qui aurait obéi à son maître. Il m'avait tellement influencé que j'avais fini par devenir son ouvrage à lui... J'étais un marbre qui avait été sculpté par lui. Le sculpteur peut sans doute se permettre de façonner un marbre, mais on n'a pas le droit de façonner malgré lui un être humain qui a une conscience, en profitant de sa jeunesse et de son innocence. De sorte que j'étais devenu sa chose. Comme dans le cas de l'hypnotisme : il y en a un qui obéit à l'autre... Mais non, tu ne m'auras pas, Edouard !

 

Edouard avait une trentaine d'années ; il m'avait vu naître, pour ainsi dire. Pour moi, il avait toujours été un grand garçon.

 

Il était tout ce que je voulais, Edouard : capitaine, général, Président de la République. Il était un exemple vivant, une sorte d'idéal pour moi.

 

Pour lui, j'étais l'enfant terrible qui faisait toujours des escapades chez lui, et je passais la moitié de ma vie chez Edouard puisque c'était le seul voisin et qu'il était beau, sympathique, attrayant, bien que triste malgré tout.

 

Moi,je crois que je l'égayais, que je l'amusais, que je lui tenais compagnie. Son affection s'était sûrement portée sur moi, et même ses espoirs, car je pense qu'il était un romantique, vaincu par la vie...

 

Mais son amitié devenait trop exclusive, c'était de la dictature. Certes, j'étais content de l'amuser, cela satisfaisait mon égotisme enfantin. Il me disait : "Tu as de la chance, tu seras ceci, tu seras cela." Et moi je le croyais, bien sûr, peut-être même que je le crois encore.

 

Tout ce que faisait Edouard était bien à mes yeux. Sa morale était la morale, ses opinions étaient ou devenaient mes opinions.

 

Cependant, je grandissais et Edouard devenait mon ami et aussi une sorte de précepteur ou de tuteur, et ce, d'autant plus qu'il avait failli se faire prêtre.

 

Puis un jour je lui ai parlé de partir parce que j'en avais marre de ce genre de vie, et puis aussi parce que je me découvrais et que je commençais à douter un peu de tout. Cela l'a étonné. Il croyait que j'étais bien là où j'étais, mais moi je voulais vivre, je ne voulais pas devenir un ours comme lui, un être malheureux... Je commençais à me méfier de lui...

 

C'est alors que je me suis aperçu que je lui ressemblais affreusement. Dans tout ce que je faisais je sentais son influence: je faisais les mêmes gestes que lui, je devenais un autre lui, je sentais sa marque indélébile...

 

Et maintenant après avoir nourri tous mes rêves d'enfance, il était le premier à m'empêcher de les réaliser et à m'empêcher de partir. Il aurait voulu que je m'enterrasse à jamais dans la solitude et que je devinsse comme lui une fois pour toutes.

 

Lui parlais-je de mes projets ? Il me disait que je n'avais pas les pieds ur terre. Non ! il fallait que je devienne comme lui, coûte que coûte. Plus je voulais lui montrer mes possibilités et plus il me méprisait, et plus il cherchait à me retenir, et il devenait même de plus en plus féroce et de plus en plus passionné. Alors, au fur et à mesure, je découvrais un autre Edouard... jusqu'ici je l'avais considéré en ami, et soudain je découvrais une passion bizarre dans ce regard, une jalousie extraordinaire.

 

Un jour, j'ai eu le malheur de lui dire que tout était décidé et que j'allais partir huit jours. Il ne m'a pas répondu, mais j'ai senti sa colère passionnée et refoulée à la crispation de sa mâchoire. Il m'a fait une scène des plus terribles et des plus violentes, mais pour moi c'était comme s'il avait craché en l'air en disant que c'était la pluie. Alors, tout d'un coup, il a sorti un couteau et il s'est mis à me menacer...

 

Qu'est-ce que tu faisais, dis, Edouard, avec ce couteau ?...

 

Ne comprenant pas ce qu'il m'arrivait, je me suis affolé et j'ai voulu sortir, mais la porte avait été fermée subrepticement.

 

Dans le regard cupide et sadique qu'il avait, j'ai découvert le véritable Edouard.

 

Je ne peux pas oublier ce regard et cette main qui tenait un couteau braqué sur moi.

 

 Mais j'ai quand même retrouvé mes esprits en pensant qu'il devait être en proie à une de ses crises de paludisme, alors j'ai pris une chaise, je l'ai assommé, je suis sorti de chez lui, puis je suis allé immédiatement faire mes valises et j'ai pris le train pour Paris...

Comme ça, une idée...

 

( page 25 )

 

( A suivre ) 

 

 

Mon roman ardéchois: Le vent dans les cyprès": 

 http://teston.centerblog.net/rub-le-vent-dans-les-cypre

ou : "Les templiers"  en entier, ou :"Zarathoustra 68" en entier, ou:

"Journal et pensées d'un jeune poète des années 60".

 (Voir aussi colonne de droite sur mon blog, ainsi que pour mes chansons et poèmes récités). 

 

http://teston.centerblog.net/46-

 

 Ci-dessous, ma petite improvisation 2